dimanche 23 mai 2021

LE CANONNIER DE LA TOUR EFFEIL : la chronique de bdmonique.be

 L’histoire

Paris 1905, tandis qu’un théâtre de marionnettes joue « Pierrot et Colombine » au pied de la tour Eiffel, le canonnier Juvénal Lantier se hâte de rejoindre le deuxième étage de la célèbre tour afin de tirer le coup de canon qui annonce midi pile aux Parisiens.
C’est sous la tour Eiffel qu’on découvre Camille qui a sculpté les personnages du théâtre, et Valentine, une jolie porteuse de lait. Camille est d’autant plus surpris de la rencontrer qu’elle ressemble comme deux gouttes d’eau à sa Colombine qu’il a imaginée et sculptée ! Ils se fixent rendez-vous le lendemain à midi pile au même endroit, mais entretemps Camille doit remplacer au pied levé le canonnier de la tour Eiffel qui a fait un malaise. Comment donc goupiller ces deux impératifs ?

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Mon avis

Un chouette petit récit de Manini et Richez joliment illustré par David Ratte (Voyage des pères), plein de fraicheur et de poésie, comme un théâtre de marionnettes.

C’est l’histoire en trois actes d’une romance entre Camille, ancien artilleur, sculpteur amateur et ramasseur de mégots de cigares, et Valentine, marchande de lait fraîchement trait sur son ânesse ; c’est aussi le récit du canonnier de la tour Eiffel qui tire les coups de canon chaque jour à midi pile, permettant aux Parisiens de régler les aiguilles de leur montre gousset.

Le métier de canonnier de la tour Eiffel ne souffre évidemment d’aucun retard qui serait directement extrêmement préjudiciable à tous les Parisiens. Pour l’aider dans sa tâche, il est accompagné de trois messieurs avec une montre (les trois goussets) qui lui indiquent précisément le moment où tirer. Cette tâche fût accomplie sans interruption tous les jours entre 1900 à 1907 avant d’être remplacé par une horloge à chiffres lumineux.

Outre le canonnier de la tour Eiffel, c’est aussi l’occasion également de mettre en avant des petits métiers oubliés tels que l’allumeur de réverbères, le ramasseur de mégots de cigarettes, l’arroseur public nettoyant les rues ou le chiffonnier ramassant tous les objets récupérables et susceptibles d’être vendus.

Manini et Richez nous présente cet album comme un spectacle de théâtre, joué en trois actes : mise en place, cœur de l’intrigue et conclusion, avec un final pour le moins inattendu ! En parallèle du chassé-croisé amoureux entre nos deux protagonistes, on y suit d’ailleurs le spectacle de marionnettes joué au pied de la tour Eiffel.

L’ensemble est brillamment illustré par le somptueux dessin de David Ratte qui semble très à l’aise dans les décors parisiens de l’époque, celle illustrée aussi par Etienne Willem dans « les Artilleuses ». C’est également Ratte qui se charge de la belle mise en couleurs, donnant un charme désuet à cette histoire.

Une belle découverte que ce one-shot dont on annonce d’autres histoires dans la collection Grand Angle.

Maroulf

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